La Fable et les Voleurs Franz Hermann Lafermière (1737 - 1796)

Un jour la Fable, aux Poètes si chère,
En parcourant une terre étrangère,
Par des Voleurs alertes et matois,
Fut arrêtée au beau milieu d'un bois.

Le Comité, qui trouve bourse vide,
À l'en punir concluant aussitôt,
Sur ses atours porte une main avide,
Crainte de pis la Fable ne dit mot.

La voilà donc par eux déshabillée.
Les affiquets, dont son corps est couvert,
On les lui prend. La Fable dépouillée,
La Vérité se montre à découvert.

A cet aspect, la troupe confondue
Tombe à ses pieds, demande grâce, et dit :
Ô Vérité ! reprenez votre habit ;
Il est trop dur de vous voir toute nue.

Fables et contes dédiés a Son Altesse Impériale Monseigneur le Grand Duc, Livre III, Fable 1




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