Certain jour, le petit Nicole,
Assis sur un banc de l'école,
On ne sait trop comment, brisa son encrier.
Aussitôt, le jeune écolier
Voulut réparer sa sottise,
Ou du moins la cacher ; mais hélas ! le grimaud
Se conduisit comme un vrai sot ;
Avec ses manches de chemise,
Il frotta le bureau noirci.
À la punition n'étant pas endurci,
ll'voulait à tout prix soustraire à l'oeil du maître
Sa faute, et pensait bien la faire disparaître.
Mais la tache s'étend et jamais ne s'efface !
Malgré tous ses efforts, l'écolier ne peut pas
En amoindrir la trace ;
Mais il frotta si bien, si bien à tour de bras,
Que s'il ne parvînt pas à reblanchir les planches,
Il noircit et troua ses manches.

Que d'individus l'on peut voir,
Chaque jour du matin au soir,
Tomber dans pareille méprise !
Ils augmentent le mal pour cacher leur sottise.

Livre I, Fable 11, 1856




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