Par sa blancheur, une oie à la neige eût fait honte ;
Ce don éblouissant, dans l'orgueil qui la dompte
Trouble son faible esprit, lui fascine les yeux ;
Enfin, elle se croit cygne mélodieux.
Elle ose, en cet oubli, dédaignant ses pareilles,
Seule, au bord de l'étang étaler ses merveilles ;
Elle allonge le col ; de l'oiseau d'Apollon
Elle singe les jeux, la souplesse, le ton ;
Mais, elle fut toujours, malgré sa sotte joie,
Une oie, et, qui plus est, une ridicule oie.

Livre I, fable 14




Commentaires