Le Cheval et l'Âne Gotthold Ephraim Lessing (1729 - 1781)

Un Âne un jour osa, dans sa burlesque audace,
Défier à la course un fin cheval de chasse.
Vaincu, des spectateurs il est hué, moqué.
« Avec succès, dit-il, je l'aurais attaqué;
Mais, depuis quelque tems, une maudite épine
A trop favorisé la bête chevaline ;
Dans le pied j'en ressens encore la douleur.

Excusez moi, disait un sot prédicateur,
Mon sermon d'aujourd'hui ne vaut pas qu'on le loue ;
J'imite pourtant bien le fameux Bourdaloue ;
Mais, hélas ! par malheur, j'ai, depuis près d'un mois,
Vous l'entendez !!! un rhume ; il m'étoufse la voix.

Livre I, fable 4




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