Un brillant Coffre-fort, enrichi de dorures,
Et garni de plusieurs serrures,
Près d'un Sac de gruau souriait de dédain.
Attirés par l'appât du gain,
Le soir, dans la maison des voleurs se glissèrent,
Et firent main-basse sur l'or.
Notre Sac au gruau, témoin de l'aventure,
Voyant le Coffre-fort avec mainte fracture,
« Je te conseille, ami, de te moquer encor,
Dit-il ; à quoi sert donc cette magnificence,
Qui te rendait si glorieux ?
De l'avide larron elle attire les yeux;
Sous ses coups redoublés tu péris sans défense ;
Tandis que moi, sans me voir déranger,
Grâce à ma modeste apparence,
Je me tire d'affaire et j'échappe au danger. »
D'un éclat emprunté qui prétend tirer gloire,
Est un sot : du Coffret qu'il médite l'histoire !