Un lac, voyant le ciel se couvrir de nuages.
Craignait de voir bientôt ses paisibles rivages
Troublés par la tempête et toutes ses fureurs.
Le tonnerre qui gronde augmente ses frayeurs ;
Les éclairs répétés qui sillonnent la nue,
D'un terrible désastre annoncent la venue ;
On dirait que l'Etna vomit ses feux ardents.
Quand aux Alpes la foudre éclate en bruits stridents.
< Ah! quel nouveau malheur va fondre sur le monde ! »
Se dit-il, quand soudain il voit grossir son onde :
La pluie était du ciel descendue on torrents
Fertiliser les champs par sa liqueur féconde.
De môme en un danger, quand on croit tout perdu,
Et quo du cœur humain l'espérance s'envole,
Le malheur paraissant sur nous déjà fondu
Tourne à notre profit et notre cœur console.
Quand brisés dans la lutte avec nos passions
Et do forces à bout, nous perdons le courage,
Tout près do nous livrer à leurs suggestions,
C'est alors quo do Dieu la Providence sage
Vient ranimer en nous notre pou de vigueur,
En nous fortifiant d'une nouvelle ardeur,
Et quo sa grâce fait à peu près tout l'ouvrage.