Le Pommier J-M Henri Tinténiac (17?? - 1805)

Un pommier chargé de beaux fruits
Était fier de le voir de ses branches cueillis
Par le formier et sa famille.
De s’en faire un mérite il eut la vanité.
De gens pareils l’humanité.
Excepté les beaux fruits, fourmille.
Ils sont tous fiers d’un don qui leur pêut être ôté.
Or, tant que le pommier offrit à tous des pommes.
Il fut très-fréquenté des femmes et des hommes,
Mais quand il n’eut plus rien que feuilles & donner.
Tous on chœur de l’abandonner.
Alors, il s’écria dans sa déconfiture :
Riche, je n’avais point d’amis,
Puisque je n’en ai point, depuis que la nature
Fait qu’aujourd’hui pauvre je suis.

Cos mots à méditer seront toujours utiles.
Celui qui ne peut rien offrir
De l’abandon de tous doit s’attendre à souffrir.
Les malins n’offrent rien pour être plus tranquilles.