L'Homme et la Volière Jacques Peras (18è)

Un Curieux augmenta sa Voliére
D'une Linotte à fin caquer,
Qui tous les jours se levait la première,
Et faisait claquer son fouet :
Visitant l'un, visitant l'autre,
Rien n'était fait, rien n'était dit,
Dont le Maître ne fut instruit.
Ah ! Médisants, quel dessein est le vôtre !
Le Maitre bon, sur son rapport,
Sévèrement faisait justice,
Tant qu'à la fin il reconnut son tort.
Mais, se dit-il, j'aperçois l'artifice ;
La Linotte est un monstre affreux
Qui ne se butte qu'à médire,
Et la Mort doit payer ses foins officieux.

Les vices sur les cours ont un puissant Empire
A mal parler on est toujours enclin,
Etouffons ce honteux système.
Le tort qu'on fait à son prochain
Souvent rejaillit sur soi-même.

Livre I, fable 15




Commentaires