L'Homme et les Oiseaux Jacques Peras (18è)

Créon à sa maison des champs
Se délassait le génie
Par cette douce harmonie
Que forment les Oiseaux au retour du Printemps
Tous les matins d'une oreille attentive
Il se glissait côtoyant les bosquets ;
On savait son dessein, car sans alternative
Le plus petit moineau semblait le faire exprès,
Et chacun rempli de soi-même,
C'était alors à qui mieux-mieux ;
Le tout faisait ce désordre qu'on aime.
Créon était au comble de ses vœux ;
Et même il se vit dans la fuite
Encense par le peuple ailé :
Chaque Oiseau, suivant son mérite,
D'honneurs brillants se vit comblé
Enfin Créon, fin Politique,
Se répandait en compliments :

Mais comme on ne vit pas d'encens,
Bientôt Créon fut sans musique.

Livre I, fable 16




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