Un Habitant de l'air planant au haut des nues,
D'une foule nombreuse attirait les regards :
On ne distinguait rien. On fait de toutes parts
Cent conjectures superflues.
C'est un Cygne, dit l'un ; entendez vous son chant ?
Un autre : c'est un Aigle...
C'était un Cerf-volant,
Qui porté jusqu'aux cieux fin les ailes du vent,
A l'aide d'une main qui lui servait de règle,
Serpentait dans les airs, comme un Être vivant.
Or on fait ce que c'est que cet oiseau-machine,
Qui sans activité si promptement chemine.
S'il est fort élevé, l'on s'y trompe souvent ;
Mais sous son propre poids tôt ou tard il succombe ;
La corde vient à rompre, ou le vent baisa... il tombe.

Livre II, fable 8




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