Pour le désespoir des Abeilles
A côté d'une ruche un Guêpier s'établit ;
Plus d'une ouvrière périt,
Sans jouir du fruit de les veilles :
Tout le reste en paon maudissait les destins
De leur avoir donné de si mauvais vains.
Cependant un Renard qui faisait abstinence
(Moins par dévotion que par nécessité
Dans sa souterraine cité,
Vint une belle nuit assiéger cette engeance.
Tandis que dans la terre il fourrait son museau,
Un Chien qui le guettait mit la dent sur sa peau.
Ah ! méchant tu mourras ! o pudeur ! o justice !
S'écria l'hypocrite ! o ciel, sois-moi propice !
Hélas à ce qu'on fait on ne connaît plus rien
Moi méchant, quand je fais du bien,
Quand je rends service à son maitre !
Service ? Soit, cela peut être ;
Mais meurs toujours, reprit le Chien ;
Si je t'en savais gré, tu me prendrais pour cruche ;
Tu détruis le Guêpier, du détruirais la Ruche.