Chargé de la haine du monde,
Le Hibou promenait sa misère à la ronde,
Sans pouvair rencontrer un asyle. Un vieux Pin
Retira par pitié le méchant dans son sein ;
Mais il se repentit de ce soin charitable.
Son Seigneur à bon droit ennemi du Hibou,
Des Braconniers, dit-on, le plus impitoyable,
Vent qu'on aille aussitôt l'assiéger dans son trou :
Même il ne prétend pas qu'on épargne son Hôte,
Qui quelque jour encore en ses flancs caverneux,
Pourrait donner retraite à ces brigands honteux.
Le Pin demanda grâce : eh ! quelle est donc sa faute ?
Pour les crimes d'autrui doit-il être immole
Sa complainte fut inutile,
Le Bucheron n'en fut point ébranle ;
Pour perdre les méchants on détruit leur asyle.