Il m’est avis que des pots à moineaux
Pourrait sortir encore une morale.
Qui, le sujet en dit plus qu’il n’est gros :
Mais l’épuiser serait chose fatale.
Voyons pourtant. Ce même Villageois
Sur un tilleul voisin de la chaumine
Avait placé la perfide machine,
Las de chasser aux Rossignols des toits.
Une Mésange ayant l'amour en tête
Pour son malheur vit l'objet. Grande fête!
Car cet oiseau se loge au fond des trous.
« Bravo! dit-elle ; un Dieu le fit pour nous.
C’est un présent de la sage nature.
Usons des biens qu’elle nous départit.
Eh ! quel oiseau jamais s’en repentit ?
Vite à l'ouvrage. Il faut que je m’assure
Ce logement. Quand mon lit sera fait,
Le plus hardi n’oserait y prétendre! »
Elie commence, et se hâte en effet.
Encore un jour, et sur le duvet tendre
Sans défiance elle pondra les œufs
D'où sortiront de petits malheureux..,
Elie en était à son dernier voyage,
Lorsqu’elle vit par hasard un potier,
Lequel faisait œuvre de son métier.
Elle, attentive, observe, à son passage,
Et l’ouvrier, et plus encor l’ouvrage.
« Voila, dit-elle, un objet alarmant,
Comme il ressemble a notre appartement !
N'auraient-ils point tous deux même origine ?
N’en doutons plus : je suis chez les humains,
Et j'allais pondre au fond d’une machine.
Moi, plus longtemps demeurer dans leurs mains!
Moi, recevoir leurs cadeaux ! Que je meure,
Si j'en fais rien, N’eussé-je, ô peuple-roi,
Qu’un trou dans terre, humble et triste demeure,
Je j'aimerai, s'il ne vient pas de toi.
Notre oisillon n’avait pas vu Virgile,
Mais que l'instinct était un maitre habile,
Qui lui disait : « D’animaux malfaisants
Tl faut tout craindre, et même leurs présents. »