Le seul ami de l'homme... le voici:
Un barbet, vendu par son maître,
En pleurant s'en alla: « Quoi donc, dit-il au traître,
Vous quitter ? Laissez-moi plutôt mourir ici !... »
S'écoule une semaine ;
Le pauvre chien,
Brisant sa chaîne,
À la maison revient
Ivre de joie !
Le maître, en courroux,
Trois fois le renvoie
Tout rompu de coups,
Et trois fois, sans crainte,
L'exilé revient joyeux,
Sans faire entendre une plainte !
Pauvre malheureux !
On le chasse encore...
En partant, il déplore
Son destin et s'écrie: « Hélas !
N'ai-je donc un cœur tendre
Que pour le donner, le reprendre,
Et chérir des ingrats ?... »