LE FERMIER
François, sais-tu que des larrons
Du voisin, autre nuit, pillèrent la demeure ?
Soyons alertes ; voici l’heure
Que ces loups guettent nos maisons.
De bien fermer porte et fenêtre
As-tu pris soin ?
LE VALET
C'est fait, mon maître.
LE FERMIER
Dans la cour a-t-on vu le chien ?
Nous fera-t-il garde fidèle ?
Mais je l'entends qui nous appelle :
IL est au poste, et tout va bien.
Sans peur dans sa maison bien close
Déjà le Fermier sommeillait.
Minuit passe, et François, pour cause,
François dans sa couche veillait.
Le fourbe enfin se lève, et dans l’ombre il s’avance ;
Du maître qui repose encor
Il saisit le trésor,
Et s’évade en silence.
Brave est la garnison,
L'enceinte impénétrable ;
La place est imprenable :
Gare la trahison !