Les Fourmis et le Caillou Jean-Jacques Porchat (1800 - 1864)

Sur la demeure des Fourmis
Nous vîmes choir naguère une feuille d'érable :
Une autre fois ce fut bien pis.
Une pierre y tomba. Sous te poids formidable,
Adieu greniers, dortoirs, larves, provisions.
D'un Etat florissant ruine lamentable !
Que de membres foulés ; que de contusions !
Le passé fait gémir : l'avenir inquiète.
« Mes sœurs, quittons ce logement.
Tous les vents cette fois souffleraient vainement.
Le roc est monstrueux ; il a pris son assiette :
Ii est 1ajusqu'au jugement. —
Qu'il y reste ! Tant mieux, dit un ferme courage.
Je maçonne alentour, et dessus et si bien
Que je ferai tantôt de l'obstacle un moyen.
Relevons nos blessés et puis vite à ouvrage. »

Livre XI, fable 14




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