Le Figuier et les Oiseaux Jean-Louis-Marie Guillemeau (1766 - 1852)

Un figuier recevait sur ses rameaux nombreux
Tous les oiseaux du voisinage,
Et sous l'abri de son feuillage,
Du soleil ils bravaient les feux.
Bien plus, ses fruits délicieux
Leur procuraient, chaque jour, sans mesure,
Breuvage exquis et douce nourriture.
Quand tout à coup, avec fracas,
La foudre traversant la nue
Vint frapper la tête chenue
De l'arbre hospitalier et le mit en éclats.
Des oiseaux la troupe volage,
Soudain vers d'autres lieux dirigea son essor,
Et le pauvre figuier, renversé par l'orage,
N'en trouva pas un seul qui prît part à son sort.

Toujours une foule importune
Suit les pas de l'homme en faveur,
Mais il reste bientôt seul avec sa douleur
S'il éprouve quelque infortune.

Livre II, fable 14




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