Pour décider celui qui, d'un fort grand état,
D'un fumier, resterait le possesseur et maître,
Deux coqs comme jamais on n'en verra peut-être,
Se livrèrent un jour un horrible combat.
Le vaincu, tout confus, honteux de sa défaite,
Alla cacher sa peine en un lieu retiré ;
Tandis que le vainqueur, de sa gloire enivré,
Pour mieux célébrer sa conquête,
Vint aussitôt se placer sur le faîte
De l'arbre le plus haut et le mieux entouré.
Mais, au moment que, d'une voix aiguë,
Il chante sa victoire, et brave les revers,
Un aigle, du haut de la nue,
En un clin d'œil, sur lui, se rue,
Et l'emporte au milieu des airs.
L'autre, de ce malheur, sentant tout l'avantage,
Reparaît sur le champ, revient sur son fumier,
Et comme un souverain, savoure sans partage
Les délices du poulailler.