La vague disait à l'étaile
« Pas un seul nuage ne voile,
Là-haut, ta sereine beauté ;
Mais ta clarté,
En glissant jusqu'à nous, se brise
Et s'éparpille en vains reflets,
Jouets des flots, et de la brise
Qui nous pousse vers les galets.
Quand pourrai-je, loin du rivage,
Réfléchir, pour moi, ton image,
L'emporter dans mes plis, en fuyant sur la mer,
Comme un fleur du gouffre amer,
Et te posséder sans partage !
L'étaile répondit : « Tu veux jouir de moi :
Apaise-toi. »
2 mars 1885. Ci-dessous, la fable en occitan, traduite par Frédéric Mistral, en rimes.