La Fusée volante et les Étoiles Prosper Wittersheim (1779 - 1838)

Une orgueilleuse fusée,
Par l'artifice lancée,
Brillait dans la nuit.

« Voyez, dit-elle aux étailes,
Les feux dont l'éclat me suit ;
Je n'ai point de sombres voiles
De brume et d'azur.
Comme vous, mon astre pur
Vous fait pâlir, vous efface,
Et j'atteins votre hauteur.

— Vaine, dit Vénus qui passe,
Vaine est ta splendeur ;
Une puissance éphémère
Te donne un essor bruyant ;
Tu ne brilles qu'un instant
Dans ta nouvelle atmosphère,
Et retombes dans l'oubli.
Tu crois ton sort embelli,
Mais ton orgueil t'en impose.
Va, ma chère, parvenir
Ou se maintenir,
N'est pas môme chose. »

Livre II, fable 19




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