« Heureuse abeille ! dit la mouche,
Que je voudrais avoir ton sort !
Pour un rien que je touche,
L'homme aussitôt me met à mort.
Toi, libre partout, dans la plaine,
Aux jardins, tu suces les fleurs
Et prends des fruits le jus et les couleurs.
De rien tu ne te mets en peine ;
Il n'est pour toi nulle part du danger,
Et chaque fermier, au contraire,
Veut t'attirer et te loger.
La chose me paraît fort claire :
C'ost qu'on te craint, à cause de ton dard.
— Point ; c'est au miel que je distille,
Que je dois tant d'égard.
Tu veux mon sort ? Travaille, sois utile. »