Le Renard et le Loup Pierre Chevallier (1794 - 1892)

Maître renard venait de dérober une oie.
Comptant dans son terrier s'en donner à cœur-joie,
Il s'y rendait quand tout-à-coup
Il fait la rencontre d'un loup
Qui veut s'emparer de sa proie.
— Voleur, dit ce dernier, cette fois je te prends
A rapiner, piller les gens
Qui, de tes actions m'imputant l'infamie,
Me poursuivent sans cesse, en veulent a ma vie.
Aujourd'hui, scélérat, tu vas me le payer.
Mon renard, sans trop s'effrayer,
Dépose tout d'abord à terre sa volaille,
Puis, en montrant les dents, s'apprête à la bataille.
Pendant ce temps, droit au logis,
L'animal emplumé, de sa frayeur remis,
S'envole vite,
Laissant nos deux voleurs penauds, tout ébahis.

Jamais d'un bien volé le fripon ne profite.

Livre II, fable 18




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