Maître renard venait de dérober une oie.
Comptant dans son terrier s'en donner à cœur-joie,
Il s'y rendait quand tout-à-coup
Il fait la rencontre d'un loup
Qui veut s'emparer de sa proie.
— Voleur, dit ce dernier, cette fois je te prends
A rapiner, piller les gens
Qui, de tes actions m'imputant l'infamie,
Me poursuivent sans cesse, en veulent a ma vie.
Aujourd'hui, scélérat, tu vas me le payer.
Mon renard, sans trop s'effrayer,
Dépose tout d'abord à terre sa volaille,
Puis, en montrant les dents, s'apprête à la bataille.
Pendant ce temps, droit au logis,
L'animal emplumé, de sa frayeur remis,
S'envole vite,
Laissant nos deux voleurs penauds, tout ébahis.
Jamais d'un bien volé le fripon ne profite.