Beau de port, riche de ramure,
Un Arbrisseau croissait orgueil du possesseur ;
Le cher homme en faisait admirer l’envergure
A tout visiteur.
La sève en était sans pareille
Et c’était en effet merveille
Que sa vigueur.
On put voir bientôt cette plante
Exubérante
Se couvrir de fleurs par milliers.
Jean, (c’était son nom ), fit comme avait fait Perrette ;
Il compta, supputa, remplit de la cueillette
En espoir au moins vingt paniers.
Notre amateur d’horticulture
Redoubla terreaux et fumure
Pour accroître encore le produit.
Hélas ! ses rêves échouèrent :
Tous ces milliers de fleurs coulèrent ;
Nulle ne vint à fruit.

Ainsi de fleurs en son jeune âge
L’homme est vu parfois se couvrir ;
Puis ces fleurs, trompant tout présage,
Passent sans un fruit à cueillir.

Livre I, fable 3




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