Un arbrisseau trônait dans un jardin,
Et pérorait d'un air hautain,
Tout fier de son tendre feuillage.
L'orgueil nous vient dès le jeune âge.
Le jardinier qui l'entendit,
Lui dit :
« Tant de vanité m'inquiète, ,
Car j'entends gronder la tempête,
Et j'ai comme un pressentiment
Qu'il doit t'en arriver un cruel accident.
Or, pour soutenir ta faiblesse,
Souffre qu'on te donne un tuteur.
— A moi ? répondit-il, en riant de bon coeur.
Bonhomme, apprends que la jeunesse,
Est pleine de courage ainsi que de vigueur.
Retire-toi d'ici, prophète de malheur!
Etre libre, du reste, est mon unique envie;
Parler comme tu fais est le cas d'un poltron !»
Mais bientôt l'ouragan, déchaînant sa furie,
Déracina le fanfaron.

La jeunesse est présomptueuse,
Et c'est là son moindre penchant.
Ecoutez les avis d'une voix vertueuse,
Enfants, et vous serez à l'abri du méchant.

Fable 9




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