L'Arbre et les jeunes Arbrisseaux Théodore Lorin (19è siècle)

Un arbre doux et bienveillant
(Car les arbres, ainsi que tous tant que nous sommes,
Ont un cœur, et sont, plus que la plupart des hommes,
Susceptibles de sentiment) ;
Un arbre, dis-je, avait sous son épais ombrage
Vu croitre un arbrisseau que ses soins caressants
Surent mettre à l'abri du souffle des autans.
Cet arbrisseau grandit, se couvre de feuillage,
Et bientôt devient à son tour
Du canton l'espoir et l'amour.
Enfin, pour embellir sa vie
A son destin il associe
Un arbuste charmant dont l'exquise beauté
Était la moindre qualité.
- De nombreux rejetons leur doivent la naissance.
Comme leurs vertueux parents,
Affectueux, bons, sensibles, aimants,
Ils entourent des soins de la reconnaissance
Celle qui de leur père a protégé l'enfance.
L'arbre adoré sourit à ce groupe enchanteur,
Et savoure à longs traits la coupe du bonheur.

Livre VII, Fable 16




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