Au balancier de la pendule
Le cerceau dit un jour : « Que votre sort est doux !
Que j'avance ou que je recule,
On m'accable de coups ;
Tandis que vous,
Dans votre marche régulière,
Nul ne vous maltraita jamais,
Et vous vivez toujours en paix.
— Ami, la cause en est bien claire,
Répond le balancier ; c'est un tout autre cas :
Sans être maltraité, moi, je marche sans cesse ;
Mais convenez tout bas
Que, sans les coups, vous ne marcheriez pas. »
Cette morale, je l'adresse
Aux paresseux
Qui murmurent sans cesse ;
Ils prennent à partie et la terre et les cieux,
Quand tous leurs maux viennent de leur paresse.