Le grand Turenne et le Marmiton René Alexandre de Culant (1718 - 1799)

Le grand homme et le philosophe,
Se peignent par les moindres traits.
En chausses de basin, en veste de pétofe,
Le grand Turenne un jour prenait le frais,
La fesse en l'air, courbé sur sa fenêtre,
Un marmiton survient à pas de loup,
S'approche et frappe un maître coup,
Sur ce fessier qu'il croyait reconnaître ;
L'autre y portant la main se retourne à l'instant,
Le pauvre marmiton, qui reconnaît son maître,
Confus, prosterné, palpitant,
Comme un mouton que l'on égorge,
S'écrie, ah Monseigneur ! Je mérite la mort ;
Pardon : je vous ai pris pour Georges. Eh bien ! butor,
Dit le héros et quand ce serait George ?
Il ne faut pas frapper si fort.

Livre II, fable 9




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