À l'ombre d'un buisson une humble violette
Autour d'elle exhalait son agréable odeur.
Beauté tendre et n'aimant que l'ombre et la retraite,
De zéphyr qui la vit elle toucha le cœur.
De cent baisers il vint lui présenter l'hommage.
Mais le volage
Quelques instants après
Sur le sein d'une rose
S'envole et se repose.
O douleurs ! ô regrets !!
Une épine cruelle
A piqué l'infidèle.
Le trait qui l'a blessé
Dans son sang a versé
Une liqueur fatale.
Désespéré d'être du sang des dieux
Il prie en vain la mort de lui fermer les yeux ;
Du Cocyte il ne peut voir la rive infernale.
Le repentir toujours
Suit les folles amours,
Mais jamais il n'oppresse
Un cœur brûlant du feu d'une chaste tendresse.