Le Voyageur et le Trésor Romain Nicolas du Houllay (début 19è)

Un jour un voyageur chéri de la fortune
Dans le creux d'un rocher aperçut un trésor ;
Mais, les monceaux d'argent et d'or
Etant chez lui chose commune,
Il ne daigna pas y toucher,
Et moins encore en approcher ;
Bien plus, avec orgueil il détourna la tête.
Mais quelque temps après une affreuse tempête
Ayant enseveli sous l'abîme des eaux
Avec leurs cargaisons ses plus riches vaisseaux,
Du feu la flamme dévorante
Consumé sa maison avec ses magasins,
Et d'un procès enfin la perte désolante
Mis le comble à tant de chagrins,
Il revint au rocher ; mais retour inutile !
Il cherche, et de tristesse il demeure immobile ;
Le trésor par un autre avait été trouvé,
Et pour surcroît de maux, il l'avait enlevé.

Livre III, fable 9




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