La Pie, le geai et le Faucon Simon Pagès (17ème siècle)

Qu'avec ses yeux d'Argus, ce faucon me déplait!
Quand je mange avec peine une chétive proie,
Ce beau tyran de la forêt
Dévore un pigeon gras, qu'il semble qu'on envoie
La tout exprès pour le tenir en joie.
Je voudrais bien savoir ce qu'il fait pour les dieux.
Sa vie est un tissu d'horreur, de brigandage.
Non, il n'est pas sous la voûte des cieux
Un plus grand scélérat. J'enrage,
En le voyant favorisé par eux.
Vous ne répondez rien, compère ?
Le geai gardait un silence profond.
Il avait vu seigneur faucon
Sur un ormeau, non loin de la commère,
Dépeçant de la griffe un petit oisillon>
Après avoir fini son repas de larron,
Ti vole attaquer, qui, Mademoiselle Pie.
II avait entendu son discours insolent.
La babillarde se défend;
Mais de son bec retors le monsieur la châtie ;
Après l'avoir plumée, il lui laisse la vie.
En partant, il lui dit ces quatre petits mots:
Belle dame, soyez discrète en vos propos.

Livre III, Fable 19




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