Un jeune faon, par ses vertus,
Faisait le plaisir de son père.
Hélas ! sa mère n'était plus.
Ce fils avait été l'orgueil de cette mère.
Les regards vers Phébus naissant,
Le chevreuil et son joli faon
Tous les jours adoraient l'astre de la lumière.
Le fils disait cette prière :
« Je chéris l''auteur de mes jours ;
Astre brillant de la nature,
Conserve bien, je t'en conjure,
Ce cher objet de mes amours;
Des loups et des méchants qu'il ne soit pas la proie! »
Le père entendait ce discours,
Et son cœur nageait dans la joie.
* Un soir, sentant tout son bonheur,
Ce père bondissait dans un vert pâturage.
Le fils le voit d'une hauteur
Qui s élevait au voisinage;
Il court vers lui, lui dit en son langage :
« Pourquoi, mon père, êtes-vous si joyeux ? »
— Ne suis-je pas un père heureux ?
Mon enfant, vous êtes si sage !