Un gros et gras fermier avait à son service
Des bœufs, des Ânes, des mulets
Travaillant pour son bénéfice,
Une Perrette et des
Aux premiers rayons de l'aurore,
Les bœufs partaient pour labourer ses champs;
Les mulets, peinant plus encore,
Et par monts et par vaux s'en allaient voiturants
Les trésors du fermier. Les ânes au village,
Par Perrette conduits, portaient le jardinage :
Ils servaient de concert le plus dur des tyrans;
Dans le travail ils passent leur jeune âge :
Quel fut leur sort dans leur vieux temps?.
Tremble à l'aspect des maux attachés à la vie !
L'on vit les bœufs accablés par les ans,
Assommés à la boucherie;
Les Anes, les mulets jetés à la voirie;
Les valets et Perrette, ô sort le plus fatal !
Poussant de longs soupirs et des plaintes frivoles,
Terminèrent leurs jours, dans un vil hôpital,
Et l'ingrat fermier seul fut cousu de pistoles.
Ces traits, pour qui m'entend, ne sont point fariboles.