Longtemps le jour, depuis ses jeunes ans,
Le vertueux Lisis travaillait dans les champs ;
II faisait retentir l'écho du voisinage
De sa matinale chanson ;
A chaque nouvelle saison,
Lisis avait nouvel outrage.
Ti ne connaissait point les peines, les chagrins;
Ses jours purs et sereins
« N'étaient jamais troublés d'aucun obscur nuage.
Le matin, il chantait; vers le milieu du jour,
Il chantait ; le soir, de retour
De son tranquille labourage,
Lisis chantait encor. — Qui te rend si joyeux ?
Lui dit son maître, en proie a la mélancolie.
—Depuis longtemps je passe ainsi ma vie,
Répond le bon Lisis ; je suis content, heureux,
En voyant ma journée utilement remplie.

Livre III, Fable 23




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