Moumoute, vive, agaçante et jolie,
La coqueluche des matous,
Sur le lit élégant de la belle Flavie
Filait de gracieux rourous.
Le chien, en caressant son bon maître qu'il aime,
Ne se laisse guider que par le sentiment ;
Mais l'égoïste chat ne songe qu'à lui-même,
Et ne cherche en vous câlinant
Que son propre contentement.
Que désirait de l'aimable Flavie
Moumoute tendrement chérie ?
Rien, qu'un voluptueux et doux chatouillement.
Pour y parvenir sûrement,
La rusée employait l'artifice et l'adresse
Tantôt, courbée avec grâce et souplesse,
Comme un cheval d'Espagne elle caracolait ;
Tantôt, avec un air d'amoureuse tendresse,
Sur le dos elle se roulait.
Enfin, devenant familière,
De sa maîtresse elle saisit la main,
Et mollement de sa patte légère
En caresse le blanc satin ;
Mais, soit caprice, soit colère,
Tout à coup à travers le mensonger velours,
Traîtreusement une grifse maudite
Se fait sentir. — Méfiez-vous toujours
Des caresses d'un hypocrite.