Une humble et timide fauvette
Désirait célébrer la fête
Du chantre aimable du printemps ;
Pourtant elle hésitait. « Comment, se disait-elle,
Oser lui gazouiller de si chétifs accents ? »
« Eh bon Dieu ! que crains-tu ? dit une tourterelle.
Ton hommage est le pur élan
Du plus sincère attachement :
Or, tu le sais, de Philomèle
Le cœur est bon, sensible, aimant.
Compte donc sur sa bienveillance :
D'ailleurs, une douce indulgence
Est l'apanage du talent. »
Julie, avec transport j'accepte cet augure,
Et je viens vous offrir, non l'hommage flatteur
D'un bas et froid adulateur,
Mais des chants inspirés par la simple nature.
Si pour mes faibles vers, votre goût me fait peur,
De votre cœur la bonté me rassure.