La Tourterelle et les autres Oiseaux Théodore Lorin (19è siècle)

Dans un bocage réunis,
Plusieurs oiseaux, grands et petits,
De Julie espéraient obtenir le suffrage.
La pintade, le paon et le faisan doré
Avec orgueil étalaient leur plumage.
Un élégant serin, échappé de sa cage,
A chanter avec art dès longtemps préparé,
Vint lui gazouiller son hommage ;
Mais le goût de Julie était trop épuré
Pour ne pas préférer à ce savant ramage
Du rossignol les sons purs et brillants,
Ou le chant naturel de la vive alouette.
De l'humble et modeste fauvette
Elle goûtait aussi les timides accents,
Et le gentil babil de l'aimable hirondelle
L'intéressait de temps en temps.
« Amis, dit aux oiseaux la tendre tourterelle,
Julie applaudira sans doute à votre zèle,
Par vos talents divers vous saurez la charmer,
Je l'espère du moins ; mais pour être aimé d'elle,
Comme elle il faut savoir aimer. »

Livre IV, Fable 17




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