Par un parti de soldats ennemis
Un trompette avait été pris.
« De grâce épargnez-moi, criait-il tout en larmes,
Aucun guerrier de moi n'a reçu le trépas ;
Car inhabile au maniement des armes,
On ne me vit jamais prendre part aux combats. »
« Misérable ! lui dit un des hommes de guerre,
Tu ferais bien mieux de te taire.
Oserais-tu te prétendre innocent
Pour avoir manqué de courage ?
Eh ! que de fois ton funeste instrument
N'a-t-il pas excité les soldats au carnage !
Meurs donc, et que ta mort instruise tes pareils
Qui lâchement, à l'ombre du mystère,
Donnant de dangereux et perfides conseils,
Font par autrui le mal qu'eux-mêmes n'osent faire. »