Comment ? je n'en sais rien, mais le fait arriva
L'an dernier, en Afrique : un renne s'y trouva
Près d'un lynx : « Eh, bon Dieu ! des ombres éternelles
On pourra donc venir au séjour des vivants !
S'écria l'Africain aux luisantes prunelles.
Nous viens- tu de Minos apporter des nouvelles ?
Car tu fus, de bon compte, au calcul des savants,
La moitié de ta vie un damné véritable.
Aux enfants de Léda¹ tout Lapon est semblable :
L'année, en ton pays, a six grands mois d'enfer. »
« L'enfer, à votre avis, c'est donc les nuits d'hiver,
Dit le renne ? Corbleu ! si j'ai vu le Tartare,
C'est quand j'ai mis le pied dans ce climat barbare.
Air brûlant ! sable rouge ! hommes noirs !.. ah ! mon cher,
Quels hommes ! quel teint effroyable !
Chaque face d'Afrique est le portrait d'un diable ;
Et le roi de Cabende est le vrai Lucifer ! »