Un charretier menait un équipage,
Que deux chevaux traînaient péniblement ;
Us né manquaient d'ardeur ni de courage,
Et s'employaient également,
Le charretier, pour prix d'un si beau zèle,
Los frappait sans motifs, comme aussi par plaisir ;
Qu'en avait-il besoin, la route était si belle !
L'imprudent détruisait l'espoir pour l'avenir.
Voilà que tout à coup un bourbier se présente,
La machine lancée y roule avec fracas,
Entraînant les chevaux sous sa masse pesante,
Malgré tous leurs efforts pour sortir du faux pas.
Le charretier, semblable à la tempête,
Gronde, jure, gémit, et blasphème les Dieux ;
C'est en vain qu'il s'épuise autour de la charrette,
Qui s'enfonce et se perd dans je bourbier fangeux.
Le limonier prend alors la parole :
Maître cruel, dit-il, à quoi servent les cris ?
Du malheur, à ton tour, subis la triste école ; '
Nous ne pouvons plus rien, épuisés et meurtris ;
Frappe quand il le faut, mais jamais par caprice ;
C'est bien assez pour nous de porter le collier ;
Rends son fardeau moins lourd partes soins, ta justice,
Et tu rie craindras plus le dangereux bourbier.
Aide autrui si tu veux qu'on t'aide ;
Pour les maux, à venir, c'est, un très bon remède.