Un jour, vin et colère au cœur, un Charretier
Maltraitait son Cheval, le battait pour le battre,
Tandis que, sous les coups, le pauvre Limonier
Frémissait, regimbait, et faisait feu des quatre :
Nul ne voulait avoir, comme on dit, le dernier...
Hé ! de grâce, l'ami , montre-toi le plus sage,
Cria certain Passant... Monsieur du Doctoral,
Répond le Charretier, vous vous adonnez mal :
À d'autres vos leçons !... C'est par trop te méprendre,
Repart l'Admoniteur : tel ou tel animal,
Je prends un ton divers , selon qu'il sait l'entendre ;
Et je donnais cet avis amical,
Non pas à toi, mais bien à ton Cheval.
De ce récit, Lecteur, n'allez-vous rien conclure ?
Moi, j'y découvre un sens éminemment moral :
Chez certains animaux, ce n'est point, je m'assure,
L'espèce qui fait la nature ;
Non, avec tel cheval, on peut parler raison,
Tel homme, il y faudrait employer le bâton.