Vive le noir, vive le gris,
Vive le blanc, le tricolore !
Mille autres cris encore
S'échappaient d'un trou de souris.
Un jeune chat, novice,
De tout ce bruit augurait mal :
Vont-elles, disait-il, choisir un animal,
Qui de nos crocs les affranchisse ?
Adieu pour lors nos excellents repas,
Nos tours de politique et d'adroite grimace,
Pour attraper la populace,
Tributaire des chats.
Imbécile, reprit un vieux chat diplomate,
Pourquoi donc tes frayeurs ?
Laisse-les disputer sur le goût «le ? couleurs ;
Elles n'en passeront pas moins sous notre patte.
Et quoi ! tu n'as point vit d'abord
Que c'est de nous que l'on s'occupe ;
(Homme de nos couleurs on est plus ou moins dupe ;
On voudrait eu changer, croyant changer de sort.
De là disputes de nuance ;
Mais le chat reste chat sous noire ou blanche peau :
L'homme est noire modèle ; en changeant de drapeau
Los petits, pour cela, sont-ils moins en souffrance ?
C'est leur image dans ce trou ;
Chaque parti pour sa couleur s'agite ;
A qui remportera nous montrerons bien vile.
Sous couleur de son choix, la grifse du matou.