À la porte d'une caserne,
Thomas, amateur du bouchon,
Venait d'attacher son ânon
Qu'il oubliait dans la taverne.
Et le baudet de braire ; il avait ventre creux.
Les soldats d'accourir et, le croyant en joie,
Pour apaiser ses cris font jouer la courroie
Sur l'échiné dtl malheureux.
Puis chacun à son tour s'en servit do monture,
Jusqu'au moindre conscrit qui le fit galoper.
La pauvre bête allait crever,
Quand le bruit du tambour fit cesser sa torture ;
Un peu plus tard c'était là son tombeau.
Il se plaignait de sa détresse,
Quand du tambour, examinant la caisse,
D'un âne, son confrère, il reconnaît la peau.
Vivons, s'écria-t-il : quoi ! par delà la vie,
Voilà ce qui m'attend !...
Comptez donc sur le changement,
Vous nourris ici-bas de chardons et d'ortie.