Les chiens et les loups étaient en grande inimitié. Un chien d'Achaïe fut élu général d'armée de la nation canine. En savant capitaine, il temporisait, attendait l'occasion ; ses soldats menaçaient de le maltraiter, s'il ne les conduisait hors du camp et n'engageait le combat :
« Ecoutez, leur dit-il, pourquoi je diffère ainsi et use de prudence. La prévoyance est bonne en toutes choses. Je vois que tous nos ennemis ne forment qu'un seul peuple ; mais les nôtres arrivent les uns de la Crète, ceux-ci du pays des Molosses, les autres de l'Acarnanie, certains sont Dolopes, d'autres se font gloire de venir de Cypre ou de Thracc, d'autres d'ailleurs. Bref, nous n'avons pas non plus, comme eux, une robe de couleur uniforme : plusieurs sont noirs, plusieurs cendrés, quelques-uns roux avec des taches blanches à la poitrine, d'autres sont entièrement blancs. Comment pourrais-je, dit-il, mener au combat des troupes si mêlées, contre une armée où tout s'accorde si bien ? »
L'harmonie procure aux hommes les plus grands avantages ; la division les rend faibles et esclaves.