Le Cerf à la fontaine Barthélemy de Beauregard (1803 - ?)

Un Cerf, au bord d'une fontaine,
Du pur cristal des eaux s'était fait un miroir ;
Il admirait son bois ; mais il ne pouvait voir
Sans dépit ses jambes si grêles;
Il se trouvait mal partagé :
Une tête si vaste et des jambes si frêles !
C'était mal arrangé.
Mais qu'entend-il ? Une meute effrayante !
Il fuit plein d'épouvante
Longtemps, longtemps,
A travers champs.
11 laisse au loin la meute ardente.
Par malheur, la forêt le tente;
Du soleil d'août évitant les ardeurs,
I1 ne sera plus vu des chiens et des chasseurs.
Mais, vain espoir ! partout son bois s'accroche.
En attendant, la meute approche ;
Il tombe enfin sous la dent des limiers.
Il pleure, et dit : « Fatales cornes !
Mon salut était dans mes pieds. »
Gardant en tout de justes bornes,
Préférons sagement
L'utile à l'agrément.





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