Le Papillon et la Mouche Barthélemy Imbert (1747 - 1790)

Une mouche un peu trop friande
Voletait sur les bords d’un verre de liqueur.
Elle s’y laissa choir : la sottise était grande ;
Fuyons la friandise, elle porte malheur.
« La voilà prise; ô l’étourdie,
S’écrie alors un papillon léger !
» On ne m’y prendrait pas; autour de ma bougie
» J’aime bien mieux courir et voltiger !
» Il voltige à ces mots; bientôt la flamme avide
Touche son aile et le fait trébucher;
Il tombe, et ce foyer perfide
A l’instant lui sert de bûcher.

Plus qu’il ne vaut toujours l’homme se prise;
De sa sagesse il fait toujours grand cas.
Il parle bien; mais observez ses pas :
Tout en moralisant, il fait une sottise.





Commentaires