L'Âne et son Fils Bourgeois-Guillon (19è siècle)

Sur le prix du savoir se disputaient souvent
L'âne et son fils au fond très-pacifiques bêtes.
Vous m'avez dit hier, vous, monsieur l'ignorant,
Disait l'âne, qu'Homère était, au demeurant,
Un pauvre homme. Sachez, bélitre que vous êtes,
Qu'il fut, est, et sera le prince des poètes ;
Qu'à lui, lui seul, la Grèce a dû
Ses dieux, ses lois, sa gloire, sa vertu ;
Que dans ses immortels ouvrages,
Éternels aliments des ânes et des sages,
On doit... Oh ! vous voilà, mon père, vous voilà !
Un pied sur l'omicron, l'autre sur l'oméga,
On vous verra bientôt au moulin en soutane.
Pour moi, je ne sors pas de là.

L'âne pauvre, ici-bas n'est jamais qu'un pauvre âne.