La Lice et sa Compagne Charles Beaulieu (19ème)

Une lice au cœur tendre à l'ame généreuse,
N'ayant d'autre désir g
Ni de plus grand plaisir,
Que celui d'obliger, ne se trouvait heureuse
Que du bonheur d'autrui ; pour y contribuer,
Rien ne lui coûtait donc, ni pour atténuer,
Par quelque parole propice,
Ce qui pouvait, ou nuire, ou causer préjudice ;
Quoique maintes fois,
Dans sa vie,
De l'injustice, ou de la calomnie,
Elle eût subi les lois.
Enfin, rien n'altérait sa généreuse envie,
Même son cœur
S'était fait une étude,
De braver la douleur,
Que peut causer l'ingratitude.
De mon dire, le trait suivant,
Peut être le garant.
Parmi ses compagnes fidèles,
L'une d'elles,
Qui de ses bienfaits,
Plus que tout autre avait éprouvé les effets,
La trompa, trahissant de toutes les manières
Ses affections les plus chères,
Et ses plus intimes secrets.
A tout cela, voici quel était son dilemme :
Tant pis je ne changerai pas;
Il vaut mieux faire des ingrats,
Que de le devenir soi-même.

Du plaisir d'obliger ne voir que la douceur
D'un cœur honnête et pur est le premier bonheur.

Livre II, fable 7




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