« Pourquoi faut-il qu’on me rejette?
(Disait un buisson dans son coin.)
Pourquoi faut-il que je végète
Sans obtenir le moindre soin?
Qu’on me cultive, qu’on m’arrose,
Et l’on me verra, cet été,
En éclat surpasser la rose,
Et la prune en fécondité. »
Séduit par ce ton hypocrite,
Le gros Thomas, un beau matin,
Plante le buisson parasite
Dans le milieu de son jardin.
Bientôt les carrés, les quinconces,
Couverts de ses rameaux touffus,
A l’œil n’offrent plus que des ronces….
Les fleurs, les fruits, sont disparus.
« Voilà donc le prix de mes peines
(Se dit Thomas en sanglotant).
Et sur des promesses si vaines,
J’ai pu compter un seul instant.
Ab ! quoique le ciel m’en punisse,
De mon sort je ne me plains pas :
A des méchants rendez service,
Vous n’en ferez que des ingrats. »





Commentaires