Francs vauriens, Hadelin, Léonard, Thomas, Pierre,
Dans un clos à l'écart propice à leurs ébats,
Faisaient l'école buissonnière.
« Voyons, mes amis, dit Thomas,
Il faut que notre temps se passe à quelque chose :
Qu'allons-nous faire ? Je propose
De jouer à collin-maillard...
- À la cligne-musette, interrompt Léonard,
------ Non, jouons au palet, réplique aussitôt Pierre. >>
Hadelin, à son tour, obstinément préfère
Jouer à la main chaude. En vain, pour s'accorder,
Ils se trémoussent ; nul des quatre
Aux autres ne prétend céder :
On commence par se bouder,
Puis, venant les gros mots, on finit par se battre.
Aux jeunes comme aux vieux cette fable fait voir,
Ce me semble, deux points à retenir, savoir :
Que de l'entêtement naît la discorde, ensuite
Qu'il est bien rare qu'on profite
Du temps qu'on dérobe au devoir.