Un minet bien choyé , bien nourri par son maître,
D'être ingrat l'accusait encor.
Enchanté du patron, Médor, le bon Médor,
Dans ses moindres discours aimait à le paraître.
L'un devait poursuivre les rats,
Et toutefois n'en prenait guère ;
L'autre aux voleurs faisait la guerre,
Et dix fois pour son hôte affronta le trépas.
De ces deux serviteurs le divers caractère
À leurs divers propos doit long- temps donner lieu :
Le chat par égoïsme en croit toujours trop faire,
Et le chien par tendresse en croit faire trop peu.

Livre II, fable 12




Commentaires